On l'appelle Trinita
Enzo Barboni, Italien, 1970o
Niemand ist schneller mit dem Colt als der müde Joe, die rechte Hand des Teufels. Nur sein Pferde stehlender Bruder “der Kleine”, die berüchtigte linke Hand des Teufels, kann ihm das Wasser reichen. Doch der hat sich, nachdem ihm der Zufall einen Sheriffstern in die Hände gespielt hat, zur Abwechslung mal auf die Seite des Gesetzes geschlagen und lässt sich in einem kleinen Städtchen sein Amt versüßen. In diese Idylle verschlägt es auch den müden Joe, und nachdem die beiden Raufbolde einige kleine Familienstreitigkeiten handfest bereinigt haben, legen sie gemeinsam einem land- und geldgierigen Major das Handwerk.
On l’appelle Trinità en italien, Trinita en français, Trinity en anglais… Comme il était alors courant en Italie, les dialogues du film qui lança le duo formé par Terence Hill et Bud Spencer furent récités par d’autres comédiens en postsynchronisation. En ce sens, toutes les versions doublées de On l’appelle Trinita sont originales… Mais l’usage de cet adjectif a-t-il le moindre sens au regard du contexte de production dans lequel s’inscrit cet hybride entre western spaghetti et comédie farcesque? Genre hollywoodien par excellence, le western est importé avec succès en Italie au moment où l’ère des studios entame son déclin. Bel exemple de mondialisation culturelle, la plupart des œuvres composant le corpus du western spaghetti furent tournées en Espagne, tandis que leurs interprètes étaient invités à échanger leurs patronymes contre des pseudonymes anglophones pour accroître leur chance de percer sur le marché… américain. C’est le cas de de Terence Hill, né Mario Girotti, et de son partenaire Bud Spencer, qui répondait au nom de Carlo Pedersoli. Le genre connut de nombreuses déclinaisons, notamment une veine parodique – le western fayot – dont les ambassadeurs principaux sont les deux acteurs susmentionnés. Réalisé par l'ancien chef opérateur Enzo Barboni sous son pseudonyme d'E.B. Clucher, On l’appelle Trinita inaugure une formule dont le succès donna lieu à d’innombrables reprises: dans quelque bourg du Far West, deux demi-frères hors la loi – l’agile Trinita et le corpulent Bambino – se chamaillent à qui mieux mieux, distribuent torgnoles avec largesse et se livrent à de rocambolesques acrobaties. Nos deux héros n’ont rien de veules cyniques: sous leurs airs de pitres, ils défendent la veuve et l’orphelin. En l’occurrence: une communauté de mormons menacée par un maréchal qui souhaite s’accaparer leurs terres. Encouragé par le retentissement public du film, Barboni réalisa une suite avec les mêmes acteurs, qui connut un succès phénoménal. Si le public de cinefile réserve un accueil triomphal à ce premier volet, nul doute qu’il aura droit à On continue à l’appeler Trinita comme cadeau de Noël.
Emilien Gür